La réduction des subventions agricoles est indispensable pour sortir de l'impasse les négociations commerciales du cycle de Doha, et pour donner une chance aux pays en développement, très dépendants de l'agriculture, a déclaré Gordon Brown, lors d'une réunion du Comité monétaire et financier, instance dirigeante du Fonds monétaire international (FMI), dont il est président.
"Comme les pays en développement continuent de le dire si fortement, un accord sur l'agriculture est central pour tout progrès sur le commerce", a déclaré Gordon Brown.
"Je suis convaincu que nous devons faire davantage -pour le commerce mondial et pour les pays en développement- en nous attaquant d'urgence au gaspillage de la Politique agricole commune (PAC), au scandale du protectionnisme agricole partout dans le monde", a-t- il dit.
"Notre protectionnisme agricole coûte aux pays en développement 20 milliards de dollars par an directement, et près de 100 milliards indirectement, deux fois le montant de l'aide au développement qu'ils reçoivent", a précisé le chancelier de l'Echiquier, soulignant que 96% des agriculteurs dans le monde vivent dans les pays en développement.
Mais, a prévenu Gordon Brown, la stabilité financière, la libéralisation du commerce et l'investissement, ne sont pas suffisants pour atteindre les Objectifs du Millénaire, qui consistent principalement en une réduction de moitié d'ici à 2015 des personnes vivant avec moins de un dollar par jour.
Il faut ajouter une "quatrième réforme", à savoir "un transfert de ressources supplémentaires des pays les plus riches aux plus pauvres, sous la forme d'investissements pour le développement (...) qui s'attaque aux causes de long terme de la pauvreté".
Gordon Brown a fait remarquer que le premier des Objectifs du Millénaire, édictés par l'Onu en 2000, allait être manqué. Il devait être atteint l'an prochain. Il s'agissait de donner aux filles les mêmes chances que les garçons dans l'éducation primaire et secondaire. "Sans action, nous n'atteindrons pas nos objectifs en 2015, pas plus en 2050, mais en 2150", a-t-il averti. |